Le 29 janvier 2015, un rapport de recherche sur la situation des maisons de chambres a été présenté par le Comité Maison de chambres de Québec (CMCQ) et le Groupe de recherche sur l’inclusion sociale, l’organisation des services et l’évaluation en santé mentale (GRIOSE-SM).
Intitulée Vivre en maison de chambres dans la ville de Québec : portrait, expériences et enjeux, l’étude visait à dresser un portrait réel et à jour de la situation des maisons de chambres dans la ville de Québec et permettra de soutenir le CMCQ dans l’amélioration des conditions de vie des chambreurs.
Les maisons de chambres représentent une composante essentielle du parc locatif privé. D’ailleurs, les organismes œuvrant auprès des personnes qui sont en situation d’itinérance ou qui risquent de l’être considèrent les maisons de chambres comme une solution de remplacement à la rue. Ces maisons abritent une clientèle dont la majorité est aux prises avec une problématique particulière telle que la précarité économique, la santé mentale, la toxicomanie, etc.
Le rapport de recherche donne un portrait quantitatif des maisons de chambres sur le territoire de la ville de Québec, présente certaines caractéristiques des chambreurs qui s’y trouvent et décrit leurs conditions de vie selon différentes dimensions. Le rapport présente également le point de vue d’intervenants et de propriétaires sur la situation dans les maisons de chambres.
Enfin, il propose les actions qui pourraient être posées afin d’améliorer les conditions de vie des chambreurs ainsi que les rapports entre les propriétaires et les chambreurs.
Quelques faits saillants
Offre dans la ville de Québec
- Environ 120 maisons de chambres (35 avec pension, c’est-à-dire avec repas inclus dans le loyer, et 85 sans pension), soit plus de 1 300 unités locatives;
- Les maisons de chambres sont concentrées dans les arrondissements de La Cité-Limoilou (65,8 %) et de Beauport (10 %);
- Le taux d’inoccupation des maisons de chambres sans pension (13,5 %) est plus élevé que celui des maisons de chambres avec pension (4,5 %);
- Les loyers mensuels varient en moyenne de 331 $ à 362 $ pour les chambres sans pension et de 695 $ à 777 $ pour les chambres avec pension.
Conditions de vie des chambreurs
- Les conditions de vie en maison de chambres sont globalement plus difficiles (insalubrité, vétusté, normes usuelles désuètes, dysfonctionnement d’équipements, problèmes alimentaires, abus, etc.);
- La maison de chambres est souvent la seule possibilité offerte aux personnes éprouvant des difficultés à se trouver un toit;
- La maison de chambres constitue le dernier filet de sauvetage pour des personnes en processus de décrochage social (itinérance, exclusion sociale, etc.);
- Les propriétaires relatent des difficultés importantes, principalement causées par les coûts élevés d’entretien, les comportements inappropriés des chambreurs et les conflits entre chambreurs.
Principales pistes d’orientation et de réflexion
- L’amélioration des conditions de vie des chambreurs passe par l’action intersectorielle (villes, réseaux de l’habitation et de la santé et des services sociaux, etc.);
- L’amélioration des conditions de vie des chambreurs passe par une diversité de moyens (accroissement du revenu, amélioration de la qualité des logements, adoption d’un cadre législatif, etc.);
- Le fait de subventionner un certain nombre de chambres dans le parc locatif privé pourrait donner aux propriétaires l’assurance d’être payés mensuellement et favoriserait la mixité sociale.
À propos du CMCQ
Le CMCQ regroupe une vingtaine d’organisations issues des milieux publics et communautaires concernées par les conditions de vie dans les maisons de chambres de la ville de Québec (ex. : partenaires du programme Clés en main, Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec, Ville de Québec, etc.). Son mandat est de travailler à l’amélioration des conditions de vie des chambreurs.
À propos du GRIOSE-SM
Le Groupe de recherche sur l’inclusion sociale, l’organisation des services et l’évaluation en santé mentale (GRIOSE-SM) a été créé en 2001 dans le cadre d’une entente interétablissements entre le CLSC Haute-Ville-des-Rivières (aujourd’hui le CSSS de la Vieille-Capitale) et le Centre hospitalier Robert-Giffard – Institut de santé mentale.