Par Sylvain Fournier
Selon un sondage SOM commandé par le Regroupement des offices d’habitation du Québec (ROHQ), les habitations à loyer modique (HLM) ont la faveur de la population québécoise lorsqu’il est question de développer le logement social. De plus, leur présence a des retombées positives sur l’ensemble de la société.
Pas moins de 86 % de la population québécoise est en effet d’accord avec le fait que le HLM représente la meilleure solution pour aider les démunis à se loger adéquatement. De plus, 80 % de la population québécoise croit que le fait d’habiter un HLM améliore la qualité de vie des locataires moins favorisés.
Les résultats de cette enquête sur la perception qu’ont les Québécois du logement social ont été dévoilés lors du dernier congrès annuel du ROHQ, tenu en mai. Le sondage a été effectué en mars 2014 auprès de 1 500 répondants répartis dans les différentes régions du Québec.
Cette enquête révèle notamment que 9 répondants sur 10 connaissent les HLM et que l’office d’habitation, mandaté par la Société d’habitation du Québec (SHQ) pour assurer la gestion du parc de HLM, est l’organisme le mieux placé pour gérer le logement social.
Revenu consacré au logement
Considérant le revenu moyen des ménages, 67 % des Québécois affirment dans ce sondage que le coût des logements est généralement trop élevé.
Lorsqu’on demande aux Québécois quelle proportion maximale du revenu familial brut devrait être consacrée au logement, la fourchette allant de 21 % à 30 % est la réponse la plus fréquente.
Perception du logement social
Les catégories de locataires que l’on associe le plus souvent à la clientèle actuelle des HLM sont les personnes ou les familles à faible revenu (66 %), les personnes âgées (17 %) et les familles monoparentales (14 %). Quant à savoir quelles clientèles devraient avoir accès en priorité au logement social, on retrouve à nouveau les personnes ou les familles à faible revenu (62 %), suivies cette fois-ci par les familles monoparentales (13 %), puis par les personnes âgées (8 %).
Par ailleurs, lorsqu’on demande aux Québécois s’ils accepteraient d’habiter dans un HLM, la moitié répond positivement.
Aussi, environ la moitié des Québécois interrogés est d’avis qu’un logement en HLM devrait être accordé pour une période limitée, alors que l’autre moitié croit que le locataire devrait pouvoir y rester aussi longtemps qu’il en a besoin. Plus des deux tiers des répondants sont d’accord pour que le pourcentage du revenu consacré à se loger dans un HLM, qui est actuellement de 25 %, varie en fonction des caractéristiques du logement habité, comme le nombre de pièces qu’il contient ou l’endroit où il est situé.
En outre, la firme SOM précise que ce que perçoivent les Québécois du logement social varie d’un territoire à l’autre. Par exemple, les résidents de Montréal ont tendance à souhaiter une intervention gouvernementale plus soutenue, alors que ceux de Québec ont tendance à désirer une place accrue du secteur privé par rapport aux autres groupes.
« Si la pertinence du logement social n’est pas remise en question par la population, plusieurs accepteraient que certains paramètres du modèle actuel soient revus, par exemple, la durée du bail ou la prise en compte des caractéristiques du logement dans le prix », mentionne la maison de sondage.
Rôle de l’état et financement
Les deux tiers des répondants croient que la responsabilité de loger les plus démunis doit être partagée entre les locataires et le gouvernement.
Parmi certaines formes de financement retenues pour l’aide au logement on trouve : une aide financière directe aux ménages et la combinaison d’une aide aux ménages et de subventions à la construction.
« Lorsqu’on les interroge sur les formes de financement à privilégier, il est intéressant de constater que près de six répondants sur dix privilégient un choix qui inclut de l’aide financière directe aux ménages pour réduire le coût du loyer. Ce choix semble indiquer que les Québécois seraient généralement ouverts à la mixité sociale », affirme la maison SOM.
Retombées positives du logement social
Les retombées du logement social les plus positivement perçues par les répondants sont, dans l’ordre, l’amélioration de la qualité de vie des locataires, l’augmentation du revenu disponible des ménages à faible revenu, la création d’un environnement propice à l’insertion sociale et l’intégration des immigrants.
Ces retombées mentionnées par les répondants sont par ailleurs semblables à celles qu’ont rapportées les études visant à mesurer les retombées économiques et sociales des activités de la SHQ. Ces études, réalisées en 2011 et en 2013, ont révélé des retombées considérables pour l’économie québécoise tout en démontrant que ces interventions dans le domaine de l’habitation ont des répercussions positives chez les personnes qui en profitent directement, mais aussi pour l’ensemble de la société québécoise.
En conclusion, la perception qu’ont les Québécois du logement social semble très positive et la pertinence du logement social ne semble aucunement remise en question par la population.