Par Andrée Boulanger
En les aidant à se loger de façon convenable et à un coût abordable, le programme Supplément au loyer (PSL) permet d’offrir aux ménages québécois ayant des besoins impérieux en matière de logement d’autres choix que les habitations à loyer modique.
En 2011-2012, par l’entremise du PSL, plus de 20 000 ménages ont reçu une aide totalisant près de 69 M$ de la part des gouvernements fédéral et provincial.
Un programme souple
« La souplesse du programme, quant au lieu de résidence, est un avantage pour la clientèle et permet d’adapter plus aisément l’offre à la demande », souligne Jacinthe Aubin, conseillère en évaluation de programmes à la Société d’habitation du Québec (SHQ). De fait, l’aide financière accordée aux ménages par l’entremise du PSL leur permet d’habiter dans des logements qui font partie du marché locatif privé ou qui appartiennent à des coopératives d’habitation ou à des organismes sans but lucratif, tout en payant un loyer similaire à celui d’une habitation à loyer modique (HLM). Les ménages locataires qui reçoivent un supplément au loyer paient donc un loyer correspondant à 25 % de leur revenu.
Une diversité favorisant la mixité sociale
Dans les immeubles accueillant la clientèle qui reçoit un supplément au loyer, la majorité des logements sont occupés par d’autres types de ménages. Ainsi, 73 % de ces immeubles comptent moins de 20 % de logements subventionnés. « Cette diversité favorise une plus grande mixité sociale, ce qui permet d’éviter la stigmatisation possible liée au fait d’être vu comme une personne ou une famille vivant dans un HLM », soutient Mme Aubin. La mixité sociale pourrait aussi favoriser l’inclusion sociale – par l’influence positive qu’ont les personnes plus favorisées sur les personnes défavorisées – la stimulation culturelle et une plus grande harmonie sociale.
Un quotidien transformé
« Le fait de payer 25 % du revenu de son ménage pour se loger diminue le stress et donne une certaine sécurité et une stabilité qui sont des conditions favorisant l’insertion en emploi », poursuit Mme Aubin. C’est aussi le quotidien des ménages locataires qui s’en trouve transformé. La majorité d’entre eux se disent à l’aise d’habiter leur quartier et participent à au moins une activité sociale par année.
Cependant, bien que les listes d’attente pour obtenir une place dans un HLM ou pour avoir un supplément au loyer aient légèrement diminué au cours des dernières années, plus de 37 000 ménages sont toujours en attente d’une aide financière pour le paiement de leur loyer. La difficulté réside dans le fait que les logements du marché locatif privé pouvant faire l’objet d’un supplément au loyer se font rares.
En contrepartie, les ménages en attente d’un supplément au loyer peuvent profiter du programme Allocation-logement (PAL). En effet, en 2011-2012, plus de 105 000 ménages ont reçu une allocation moyenne de 57 $, pour un investissement gouvernemental total de plus de 72 M$. En outre, il n’y a pas de liste d’attente pour le PAL, ce qui permet aux ménages admissibles d’obtenir rapidement une aide financière.
Les ménages québécois ont des besoins impérieux en matière de logement dans une proportion de 10,6 %. (Recensement 2006)
Les usagers du PSL se disent satisfaits de leur logement et de leur milieu de vie dans une proportion de 89 %.