Le printemps bat présentement son plein et la période de dégel actuelle peut être source de préoccupations pour un propriétaire de maison. Trois experts de la SHQ, Alexandre St-Pierre, Claude Vallières et Viateur Collin, vous donnent quelques conseils pratiques pour traverser ce moment de transition en toute quiétude.
Inspection de la toiture et des gouttières

La toiture de votre maison et les gouttières qui s’y rattachent sont des éléments majeurs à vérifier au printemps, soulignent Claude Vallières et Viateur Collin, conseillers-inspecteurs à la Direction de l’expertise technique. Ils mentionnent que les variations de température et les périodes de gel et de dégel en hiver, aujourd’hui plus fréquentes, peuvent davantage affecter le toit. Pour vous assurer de son bon état, il est conseillé :
- d’inspecter l’état du recouvrement ainsi que l’étanchéité des solins et des sorties mécaniques;
- de vous rendre dans les combles (entretoit) lors de fortes pluies pour y vérifier l’état de l’isolant ainsi que pour détecter des indices d’une éventuelle infiltration d’eau (apparition de cernes sur le contreplaqué, entre autres).
Il est également recommandé de nettoyer les gouttières et de s’assurer que l’écoulement à la base des descentes pluviales n’est pas trop près de la fondation (par l’ajout d’un déflecteur, par exemple).
Revêtement extérieur, margelles, fondations, portes et fenêtres
- Assurez-vous que votre revêtement extérieur a bien tenu le coup pendant l’hiver en vérifiant les joints de scellant (parement et sorties de ventilation);
- Inspectez les margelles et vérifiez que le drain n’est pas obstrué. Enlevez la végétation et les débris qui s’y trouvent;

- Faites une inspection visuelle des fondations, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, pour y détecter de possibles fissures (infiltration d’eau);
- Vérifiez les portes et fenêtres, plus particulièrement les joints de scellant, les mécanismes d’ouverture-fermeture, le coupe-froid, l’état des allèges et des seuils avec pente vers l’extérieur, etc.
Arbres et terrain altérés par l’hiver : une menace pour la maison
Viateur Collin rappelle qu’une inspection printanière réussie passe aussi par un œil attentif aux arbres qui entourent votre maison et à votre terrain. Les méfaits causés par l’hiver pourraient potentiellement infliger des dommages au bâtiment.
- Repérez les branches cassées ou affaiblies et procédez à leur émondage. Repérez également les arbres morts, dont le risque de bris s’accroît par grands vents;
- Le gel-dégel a pu causer certains mouvements de sols : vérifier que les pentes de votre terrain ne favorisent pas l’écoulement de l’eau vers la fondation.
Évacuation de l’eau autour de la maison : rôle clé de la pompe de puisard et de la fosse de retenue
L’évacuation de l’eau accumulée autour de la maison à la suite du dégel est une des clés de la réussite de cette opération printanière. Alexandre St-Pierre, ingénieur à la Direction de l’expertise technique rappelle le conseil suivant :
Il est primordial de vérifier le bon fonctionnement de la pompe de puisard, obligatoire dans les constructions plus récentes, qui permet au drain français entourant la fondation de la maison de bien accomplir sa tâche de repousser l’eau vers l’extérieur. Pour ceux qui possèdent un garage, il faut également nettoyer la fosse de retenue.

Pour terminer, M. St-Pierre nous dit de prêter une attention particulière à l’apparition de fourmis, qui recherchent la chaleur des maisons au printemps. « Plus elles sont repérées tôt, moins elles ont de temps pour s’incruster de façon permanente », souligne-t-il.
Interventions de la SHQ lors d’inondations
Saviez-vous que la SHQ dispose d’une expertise de premier plan pour venir en aide aux propriétaires de maisons lors de sinistres d’envergure, comme des inondations?
En raison des couverts de neige importants et plus chargés en eau que d’habitude, la fonte printanière de 2019 a été la plus importante des 57 dernières années au sud du Québec.
Rapidement, des inondations sont survenues dans près de 200 municipalités de 12 régions du Québec, et 59 d’entre elles ont dû déclarer l’état d’urgence. Au total, ce sont 10 895 personnes qui ont été évacuées, dont 6 000 à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, le 27 avril 2019. Au 1er mai, on recensait 7 230 résidences inondées, 4 064 résidences isolées, 273 commerces et établissements et 862 routes touchés, et 176 municipalités affectées.

Dans le cadre de la mission Habitation du Plan national de sécurité civile, la SHQ a immédiatement dépêché sur le terrain 14 professionnels qui sont restés pendant 3 semaines pour conseiller les sinistrés sur les travaux de dégarnissage à faire de façon à minimiser les risques de moisissures et d’ainsi préserver l’intégrité structurelle de leurs résidences.
Une intervention a été rapidement mise
en œuvre : des visites systématiques des résidences touchées, rue par rue, ont été organisées, de même que des inspections ponctuelles à la pièce en réponse à une demande citoyenne ou à celle du service de sécurité incendie.
Enfin, la SHQ a mis en place un système de catégorisation de codification de l’état du bâti basé sur la cartographie municipale, qui a été un outil d’aide à la décision important pour la municipalité ainsi que pour la firme d’évaluateurs des dommages mandatée par le ministère de la Sécurité publique afin de quantifier les dégâts.
Pour appuyer les résidents lors d’une inondation, la SHQ a publié un feuillet d’information sur les actions à effectuer rapidement pour protéger sa maison… et sa santé!