Rien ne laissait croire que ce bachelier en biologie cellulaire allait devenir conseiller expert d’un programme gouvernemental en adaptation de domicile pour les personnes handicapées. C’était sans compter sur un grand coup de cœur…
Septembre 2009. Lorsqu’il se présente en entrevue à la SHQ pour un poste de conseiller en adaptation pour le Programme d’adaptation de domicile (PAD), Alain Boyer n’est pas tout à fait convaincu qu’il veut changer d’emploi. À l’époque, il travaille à la Commission de la santé et de la sécurité du travail (devenue depuis la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail).
Au fil de l’entretien, il découvre un univers qui le séduit. À la fin de l’exercice, alors qu’il s’apprête à quitter les bureaux de la SHQ, il est si convaincu qu’il sent le besoin de retourner voir les personnes qui l’ont convoqué pour les assurer qu’il veut absolument le poste.
« Je leur ai dit que j’étais carrément tombé en amour avec le PAD. Je sentais que par le biais de ce programme, je pourrais améliorer la qualité de vie des gens. »
Le 14 septembre 2009, il entre à la SHQ. « Depuis cette date, mon mode de vie a complètement changé. Pendant 12 ans, j’ai travaillé « sur la route », dans le trafic, avec le stress d’arriver en retard, sans faire partie d’une équipe au quotidien. Maintenant je travaille en équipe, je voyage à vélo et j’ai un emploi pour lequel j’ai envie de me lever le matin. »
Les sciences
Avant d’arriver à la SHQ, Alain a fait un long détour par les sciences. Originaire de Sainte-Thérèse, au nord de Montréal, il débarque à Québec à 19 ans pour étudier en biologie cellulaire à l’Université Laval. Il obtient son diplôme de premier cycle en 1986, puis travaille deux ans et demi pour une entreprise de biotechnologies comme représentant technique.
« J’étais toujours sur la route et au bout d’un moment, j’ai eu le goût de faire autre chose. » En 1990, Alain entreprend donc un deuxième baccalauréat, en architecture cette fois, toujours à Laval.
Diplômé en 1994, il travaille durant quatre ans comme stagiaire dans des bureaux d’architectes, notamment à la coordination de divers projets. Mais le marché offre peu de perspectives d’emploi dans ce domaine au milieu des années 1990, période pendant laquelle Alain fonde une famille.
En 1998, au moment où sa femme donne naissance à leur troisième enfant, il retourne à son ancien métier et devient représentant pour une compagnie pharmaceutique. Il exercera cette fonction une dizaine d’années.
Conseiller expert
Alain est aujourd’hui conseiller expert au PAD. Ses connaissances approfondies du programme en font une référence incontournable à l’interne, mais aussi à l’externe.
Il assume un rôle de soutien auprès de ses collègues dans les dossiers touchant les trois volets du programme. À l’externe, il joue également un rôle clé auprès des inspecteurs municipaux et des ergothérapeutes.
Son rôle s’étend même aux clients qui ont des problèmes avec leurs équipements ou installations. « Avant que la situation ne se transforme en plainte formelle, je préfère que ça passe par moi! »
Parmi ses tâches de conseiller, Alain s’occupe aussi des diverses soumissions en plus de négocier les tarifs avec les réparateurs d’équipements.
« Dans une journée, il m’arrive d’appeler un entrepreneur pour lui signifier que son prix pour un équipement est trop élevé et de parler avec une dame qui s’inquiète pour sa mère qui est bénéficiaire du PAD et dont un équipement brise souvent. Enfin, je peux m’entretenir avec un inspecteur qui me consulte pour savoir si tels ou tels travaux sont admissibles au programme. »
Certaines régions du Québec sont non signataires de l’entente PAD et ne peuvent donc pas délivrer de certificats d’admissibilité ni autoriser de paiements, explique Alain.
« C’est donc moi et ma collègue Natacha Martineau qui, en dernière analyse, sommes chargés de délivrer le certificat d’admissibilité et d’autoriser le paiement. »
Alain est aussi en soutien aux programmes RénoRégion et Petits établissements admissibles (PEA). Des conseillers en gestion le consultent régulièrement sur l’admissibilité d’un bâtiment au PEA.
Des compétences reconnues
Inspecteur-urbaniste à la Ville de Laval, Michel-Alexandre Gosselin se réjouit de pouvoir compter sur le soutien d’Alain Boyer quand il a besoin de précisions au sujet du PAD. « M. Boyer est la référence concernant les aspects techniques, les devis et les travaux à réaliser. Lorsque l’on veut s’assurer de notre bonne compréhension d’une situation ou d’un dossier, il est la bonne personne à contacter. »
M. Gosselin insiste également sur les qualités humaines et d’écoute d’Alain Boyer :
« Il est d’une aide précieuse dans des dossiers complexes grâce à ses connaissances non seulement du programme, mais aussi des inspecteurs. C’est donc très facile d’échanger avec lui. Lorsqu’on a des questions, Alain est toujours disponible pour nous aider. Il nous donne l’heure juste sans passer par 4 chemins. »
Des vélos et des livres

Crédit : courtoisie
Résident de l’arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge, Alain voyage à vélo tous les jours, été comme hiver, beau temps mauvais temps. Pendant la saison froide, il troque son vélo performant pour un « fat bike », mieux adapté aux conditions hivernales.
« C’est mon exercice quotidien. L’été, j’allonge volontairement mon trajet le matin pour m’entrainer en faisant des détours, parfois même par Saint-Augustin. »
L’an dernier, il a roulé 4000 km. Alain partage sa passion avec sa conjointe, Luce, avec laquelle il planifie un voyage à vélo pour célébrer leur 30e anniversaire de mariage. Est-ce que ce sera l’Italie? L’Irlande? L’Amérique du Sud?
Chose certaine, ce sera un voyage de couple. Les enfants ont grandi. Rachel, l’aînée, a aujourd’hui 26 ans; elle détient une maîtrise en marketing analytique. Marianne, 23 ans, étudie en génie mécanique. Quant à Frédéric, 21 ans, il a choisi de parcourir le monde après ses études collégiales, avant de commencer ses études universitaires l’automne prochain.
Alain est aussi un passionné de littérature : « J’ai des goûts très variés, j’aime les romans de toutes sortes. L’important, c’est que l’histoire sorte de l’ordinaire. Je n’aime pas avoir l’impression de savoir ce qui va se passer. »
Parmi ses coups de cœur, notons Les cerfs-volants de Kaboul, de Khaled Hosseini, Le Parfum, de Patrick Süskind, et L’ombre du vent, du romancier espagnol Carlos Ruiz Zafón. « J’ai aussi découvert le Québécois David Goudreault et sa trilogie La bête à sa mère, La bête et sa cage et Abattre la bête. Aujourd’hui, je me fais un plaisir de prêter des livres à mes collègues. »
Aider les gens
Il se dit aujourd’hui très heureux dans ses fonctions à la SHQ. « Je suis entouré d’une équipe vraiment compétente, ouverte et le fun. En ce moment, l’équilibre est très bon. »
Malgré certaines embûches occasionnelles, l’essentiel pour lui est de constamment garder à l’esprit la mission des différents programmes. « Lorsqu’on se retrouve sur une mince ligne et que je dois prendre une décision difficile, je le fais toujours en fonction de la mission du programme et du bien de nos clientèles, s’il n’y a pas d’arguments techniques ou réglementaires qui m’en empêchent. Au final, je préfère me tromper en mettant de l’avant ce pour quoi on travaille. »
Ce qu’il aime le plus de son emploi? « C’est de savoir qu’à la fin de la journée, on a aidé des gens. À mes yeux, c’est vraiment ce qu’il y a de plus satisfaisant. »
Consultez le site Web de la SHQ pour en savoir davantage au sujet du Programme d’adaptation de domicile.