Comment l’état de santé des résidents de HLM se compare-t-il à celui des locataires du marché privé ou des propriétaires à revenu équivalent?
Une étude publiée par la SHQ tente d’apporter un éclairage sur cette question. Menée par M. François Rivest, avec l’appui de sa collègue Mme Brigitte Beauvais, l’étude vise à comparer l’état de santé des résidents de HLM à celui des locataires du marché privé, mais aussi de l’ensemble des locataires et des propriétaires.
Un logement plus satisfaisant, mais…
D’entrée de jeu, deux points positifs ressortent de la comparaison entre les résidents de HLM et les locataires du marché privé :
- Les résidents de HLM apparaissent plus satisfaits de leur logement.
- Bien qu’ils aient moins souvent un emploi, ils ne sont pas moins satisfaits de leur situation financière pour autant.
Le fait que les loyers de HLM sont calculés en fonction des revenus y est peut-être pour quelque chose. Sur le plan de la santé toutefois, le portrait semble plus nuancé.
À situation économique similaire, et en contrôlant les variables du sexe, du groupe d’âge et du type de région habitée, la santé des résidents de HLM apparaît parfois plus précaire que celle des autres locataires et que celle des propriétaires.
Les locataires de HLM ont une moins bonne perception de leur état de santé global : ils sont plus susceptibles de trouver leur santé « un peu moins bonne » que l’année précédente. Ils perçoivent aussi leur qualité de vie comme moins bonne. Ces locataires doivent plus souvent réduire leurs activités à cause d’un problème de santé à long terme et ont plus souvent besoin d’aide pour accomplir leurs activités quotidiennes. Ils sont plus fréquemment atteints de maladies chroniques ou cardiaques, et même de cancer. Enfin, les locataires de ce type de logement social souffrent plus souvent de troubles de l’humeur.
Toutefois, dans une recherche sur le même sujet publiée par la SHQ en 2006, on avançait que résider dans un HLM n’était pas un facteur susceptible de causer la maladie. On y précisait que même que si « les résidents de HLM sont plus affectés par certaines maladies, cela est possiblement attribuable à des conditions antérieures au fait de résider dans un HLM. Ces conditions antérieures peuvent toutefois être liées au statut socioéconomique de ces personnes » (Rivest, 2006, 15.1 Cadre explicatif).
Ce qui distingue les propriétaires :
- Les propriétaires sont plus satisfaits de leur vie en général (amis, situation financière, logement, quartier).
- Ils ont de meilleures habitudes de vie et adoptent davantage de comportements préventifs, comme la pratique d’activités physiques dans leurs loisirs; ils consultent plus souvent le dentiste; ils fument moins et mangent mieux.
- Ils bénéficient également d’un meilleur soutien social.
En fait, à tout prendre, il semble préférable d’être propriétaire que locataire, peu importe que l’on vive dans un logement privé ou dans un HLM.
Par contre, les propriétaires sont plus nombreux à faire de l’embonpoint. Le fait qu’ils utilisent moins les transports actifs n’y est peut-être pas étranger.
Pour en savoir plus :
L’étude La santé des résidents de HLM : analyse comparative de la santé de la population à faible revenu selon le mode d’occupation a été réalisée à l’aide des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) menée par Statistique Canada en 2007-2008.
Bien que l’enquête et la méthodologie soient différentes, le lecteur qui veut approfondir le sujet peut aussi consulter l’étude de F. Rivest, publiée par la SHQ en 2006 : La santé des résidents de HLM : analyse comparative de données provenant de l’Enquête sociale et de santé de 1998