Par Julie Berthold
Comment les différents acteurs du milieu de l’habitation peuvent-ils contribuer à améliorer le sort des enfants les plus vulnérables et faire en sorte qu’ils aient les mêmes chances que les autres de développer leur plein potentiel?
Évidemment, d’après le Dr Gilles Julien, la solution passe d’abord par l’ajout de logements abordables et de logements de dépannage, afin d’éviter que des familles ne se retrouvent à la rue. « Si on avait un lien plus étroit avec les gestionnaires de logements et qu’on pouvait les aider à travailler la liste [d’attente], ça pourrait également être intéressant. »
Selon lui, la Société d’habitation du Québec a fait un bon choix en cessant de construire de gros ensembles HLM qui favorisaient la ghettoïsation des clientèles. « Les coopératives sont aussi un beau modèle, parce qu’il y a une mixité et [que le principe suppose] un investissement personnel pour améliorer la qualité de façon continue. »
Le milieu privé doit également collaborer. « Je travaille avec un propriétaire dont la famille possède à peu près 700 logements, et je peux l’interpeller au besoin. » Un exemple? Le premier juillet dernier, une mère de famille emménage dans son nouveau logement et découvre que « l’ancien locataire a laissé le logement tout croche, tout sale et plein de traîneries »… « J’ai appelé ce bénévole et je lui ai demandé s’il pouvait envoyer quelqu’un pour faire le grand ménage, car elle n’y arriverait pas. Elle était complètement démunie, assise sur ses boîtes, et elle ne savait pas par où commencer. Il est venu le jour même et son équipe a tout nettoyé. »
Lorsqu’on travaille ensemble, avoue le Dr Julien, on a beaucoup plus de pouvoir pour améliorer la qualité de vie des enfants. « Et comme l’habitation est un déterminant important de la santé, on devrait se parler davantage », conclut-il.