Par Joëlle Pelletier
On fait une balade à pied, en ville, en plein mois de juillet. Il fait chaud et le soleil brille. Puis, en poursuivant notre marche, on ressent soudainement une élévation de la température. Nous sommes probablement dans un îlot de chaleur. Ce phénomène est responsable des températures plus chaudes à certains endroits dans plusieurs villes du Québec, et est notamment causé par la concentration en milieu urbain de béton et d’asphalte au détriment de la verdure. Ces larges surfaces non réfléchissantes absorbent et stockent l’énergie solaire. De plus, la morphologie urbaine peut aussi générer des îlots de chaleur. Ainsi, les hautes structures et les rues étroites peuvent nuire à la bonne ventilation des centres urbains. La différence de température entre un îlot de chaleur et une zone normale peut être très importante; la température dans les villes peut même atteindre jusqu’à 12 °C de plus que celle dans les régions avoisinantes.
Les conséquences des îlots de chaleur
D’après l’Institut national de santé publique du Québec, les principales répercussions des îlots de chaleur sont la détérioration de la qualité de l’air extérieur et intérieur, et la hausse de la demande en énergie et en eau potable.
Contrer les îlots de chaleur
Le choix des matériaux s’avère très important afin d’avoir une certaine emprise sur la chaleur que ces derniers pourraient capter en milieu urbain. Selon Bertrand Roy, ingénieur à la Société d’habitation du Québec (SHQ), nous pouvons diminuer le plus possible la rétention de chaleur des surfaces absorbantes (stationnements en asphalte, toits en bardeaux, etc.) en :
- limitant leur utilisation aux endroits où elles sont nécessaires;
- utilisant des matières et des couleurs qui réfléchissent la chaleur;
- mettant à profit la végétation au pourtour de celles-ci ou sur les murs et les toits.
En créant des « îlots de fraîcheur », il est possible de renverser littéralement la vapeur. D’après une étude réalisée par Ressources naturelles Canada, plus le pourcentage de surface végétalisée d’un site augmente, plus la température diminue : la différence peut atteindre 8 °C.
Pour mieux supporter la chaleur
Pour aider les gens à mieux supporter la chaleur, Bertrand Roy de la SHQ leur conseille de tirer parti des éléments déjà à leur disposition, notamment en :
- fermant les rideaux et les volets des fenêtres pour couper le rayonnement solaire;
- profitant au maximum du rafraîchissement de la température la nuit. Outre la ventilation naturelle, l’utilisation d’un ventilateur peut être très efficace;
- cherchant les endroits naturellement frais comme les sous-sols, l’ombre des arbres, etc.
Dans certains cas, chez des personnes à haut risque de troubles de la santé liés à la chaleur ou des personnes qui demeurent dans un bâtiment sans possibilité de ventilation, il peut être nécessaire d’utiliser des appareils de climatisation pour contrôler le taux d’humidité et la température qui demeurent élevés pendant de longues périodes. Cependant, ces appareils contribuent à accentuer les îlots de chaleur en rejetant à l’extérieur la chaleur extraite des logements. Il faut donc les utiliser le plus efficacement possible, par exemple sur une plus courte période, lorsque nous sommes à domicile. De plus, il peut être avantageux d’équiper des salles communautaires d’un climatiseur pour permettre à plusieurs personnes d’en profiter quelques heures par jour, plutôt que d’installer plusieurs appareils pour un usage individuel.
Pour en savoir plus :