
Quatre échelles doivent être prises en compte lorsque l’on planifie un nouveau quartier : l’agglomération, le quartier, la rue et le bâtiment. Ici, la ville de Portland en Oregon, une agglomération qui tente de limiter l’étalement urbain.
Pour concevoir et développer un écoquartier, il faut plus que de la bonne volonté. Les éléments à prendre en considération sont nombreux et souvent interreliés : besoins des résidents, priorité au transport viable, proximité des services, efficacité énergétique, localisation, aménagement d’espaces publics, rentabilité du projet, mixité des activités, protection du territoire agricole, etc. Ouf! Pour vous aider à vous y retrouver, l’organisme Vivre en Ville offre un guide, Objectif écoquartiers, qui permet de faciliter la tâche à ceux qui souhaitent développer des milieux de vie exemplaires.

Scharnhauser Park en Allemagne, dont on voit ici la maquette, est considéré comme un quartier modèle.
« L’intérêt pour les écoquartiers est observable dans de nombreuses villes du Québec, soutient Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, cependant, nous avons constaté que les élus, les décideurs et les citoyens manquent d’outils et de points de repère pour juger de la qualité des projets qui leur sont présentés. C’est pourquoi nous proposons, avec Objectif écoquartiers, des principes et des balises qui pourront guider les décideurs et les promoteurs dans l’élaboration et la mise en œuvre de tels projets. »
Dans son guide, Vivre en Ville propose trente-trois principes détaillés en plusieurs critères fondamentaux, illustrés d’exemples et appuyés de multiples références pour mieux penser, planifier et concevoir les écoquartiers.
L’un des grands défis consiste en la prise en compte de toutes les échelles d’intervention, ajoute M. Savard, et plus particulièrement, de l’échelle de l’agglomération, puisqu’un écoquartier est d’abord un quartier bien localisé et bien intégré dans celle-ci

Cette allée apaisée et conviviale située dans le quartier South East False Creek, à Vancouver, sert d’exemple pour la planification d’un écoquartier à l’échelle de la rue.
Si un écoquartier doit contribuer à renforcer les principes d’une collectivité viable à l’échelle de l’agglomération, il n’y a pas de recette magique. Il faut tenir compte de la nature de chaque projet et miser sur une approche globale. Par exemple, s’il est intéressant de miser sur l’efficacité énergétique des bâtiments, il ne faut pas perdre de vue que, si le quartier est isolé, les résidents vont devoir utiliser davantage leur voiture, ce qui annulera les bénéfices énergétiques obtenus sur les bâtiments. Dans la même veine, on évitera d’inclure dans un projet des activités ou des services qui seraient disponibles à distance de marche.

À l’échelle du bâtiment, ceux qui planifie un écoquartier peuvent se baser sur l’exemple de Mühlenviertel, en Allemagne, où les projets d’autopromotion ont permis de créer un environnement architectural varié et de qualité.
« L’approche intégrée permet de penser à tout et de s’adapter à la réalité de chaque projet, mais elle nécessite une plus grande planification », souligne M. Savard. Ainsi, quatre échelles doivent être prises en compte lorsque l’on planifie un nouveau quartier : l’agglomération, le quartier, la rue et le bâtiment. Pour chacune des échelles, Objectif écoquartiers propose des conseils, des solutions et des exemples.
Notre objectif est d’offrir une première référence québécoise en matière d’écoquartier afin que le Québec se dote d’un cadre officiel et qu’il aille de l’avant avec des mesures de soutien de mise en place de tels quartiers
– Christian Savard, directeur général de Vivre en ville
Objectif Écoquartiers est disponible gratuitement en ligne à objectifecoquartiers.org. Sa déclinaison Web permet de consulter davantage d’exemples.